Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Racing do Brasil !

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Portrait
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Par kitl
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Club convalescent mais néanmoins mythique, le Racing Club de Strasbourg était représenté par procuration au Brésil. Nous avons répertorié quatre anciens Strasbourgeois, deux joueurs et deux techniciens, ayant pris part à la Coupe du monde (de la FIFA) 2014.

Du temps de sa splendeur, lorsqu’il exerçait son hégémonie sur le ventre mou de la Première Division, le Racing avait pour habitude d’envoyer l’un ou l’autre représentant à la Coupe du Monde. Sans remonter jusqu’à Dominique Dropsy, dernier Racingman sélectionné en Equipe de France pour un Mondial en 1978, citons le Coréen Jung-Won Seo en 1998, le Sénégalais Habib Beye et le Camerounais Pierre Njanka en 2002.

Ce printemps 2002, le RCS venait de décrocher une montée en D1. A contrario, les Coupes du monde 2006, 2010 et 2014 suivirent de peu une relégation sportive du club, dans une bien sinistre gradation : descente en L2 puis National puis CFA…

En 2006, le Racing envoya toutefois trois joueurs en Allemagne : les prometteurs Arthur Boka et Karim Haggui – qui se feront repérer par des clubs de Bundesliga – ainsi que l’inénarrable Haikel Gmamdia, appelé de dernière minute par Roger Lemerre pour retourner sur la terre de son unique exploit européen : un penalty provoqué et transformé face à l’Argentine en Coupe des Confédérations 2005.
Les frangins Farnerud restèrent à quai, payant davantage la densité du groupe suédois de l’époque que leur médiocre saison alsacienne.
En 2010, au bout d’une saison cauchemardesque en Ligue 2, seul l’Algérien Yassine Bezzaz pouvait briguer une place parmi les 23. Retenu pour la CAN en début d’année, il ne fit pas le voyage en Afrique du Sud. Pour cette édition, Mamadou Bah aurait volontiers participé à la fête, mais la Guinée en était absente.


Au Brésil, nous avons retrouvé avec plaisir quatre anciens, les Alsaciens Morgan Schneiderlin et Jean-Marc Kuentz, l’Ivoirien Arthur Boka et le Nigérian Stephen Keshi.

Morgan, ce héros


Initialement convoqué en tant que réserviste, Morgan Schneiderlin « profita » (oui, c’est mal) de la blessure de Clément Grenier pour intégrer les 23 Bleus. Il connut sa première cape au cours du « garbage time » de France-Jamaïque (Lille, 8-0, 08.06.2014) puis vécut une titularisation mémorable au Maracaña, contre l’Equateur (0-0, 25.06.2014). Après ce match appliqué, il reprit son rôle d’équipier modèle : on l’a souvent vu taper dans les mains des titulaires remplacés en cours de match ou bien à la fin des rencontres. Incontestablement, Morgan aura mouillé la chasuble.

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Fierté du village de Zellwiller, Schneiderlin restera comme le premier Alsacien convoqué en Equipe de France au cours d’un Mondial depuis les Haut-Rhinois Bernard Genghini et Albert Rust. Si l’on se restreint aux joueurs formés au Racing, il faut remonter à 1966, lorsque Gérard Hausser et Lucien Muller participèrent à la World Cup (les intégristes me confieront que Muller a fait ses premiers pas footballistiques au FC Bischwiller…). Par ailleurs, cette année-là, le sélectionneur choisit de se priver de Gilbert Gress, prétextant « qu’on n’emmène pas les Beatles en Angleterre ».
Devenu international, Morgan Schneiderlin fait encore davantage l’objet de convoitises. L’intersaison nous dira si Southampton parviendra à le conserver, et si Didier Deschamps continuera à lui faire confiance. Il n’y a pas de raison que cela s’arrête déjà…

"Y voient rien, ces types"


Homme de l’ombre ayant occupé pratiquement toutes les fonctions possibles dans l’encadrement du Racing, Jean-Marc Kuentz prit son envol en devenant adjoint de Sabri Lamouchi sur le banc ivoirien. Un des objectifs secondaires lors des matchs des Eléphants consistait à apercevoir Jean-Marc Kuentz sur le banc. On l’a notamment vu à l’issue de la victoire face au Japon, lorsque les joueurs et le staff formèrent un cercle au milieu du terrain.
A l’instar de Lamouchi, il ne sera certainement pas prolongé après l’élimination au premier tour.

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Parmi les cadres ivoiriens disputant leur troisième Coupe du Monde consécutive, figurait Arthur Boka. Son bilan est riche de trois titularisations, d’un bon match contre le Japon (sorti blessé à la 75è). L’arrière-gauche de poche fut peu à l’aise face à Cuadrado ou Samaris, même si sa responsabilité est moins engagée que celle des compères Dié et Tioté, passeurs décisifs au bénéfice de la Colombie puis de la Grèce.
Boka aura 35 ans dans quatre ans, il a certainement disputé son dernier Mondial à l’instar de la première génération de l’ASEC Mimosas passée par la Belgique. Le gardien Barry, Zokora, Yaya Touré ont allègrement dépassé la trentaine – sachant que Dindane, Romaric et Eboué ont déjà quitté la sélection de gré ou de force.
Avant la Coupe du Monde, Boka s’était entendu avec Malaga, après huit saisons à Stuttgart, où il apparaissait davantage comme milieu de terrain défensif sur la fin de son bail.

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Zebigbos


Incarnation vivante (avec Gilbert Gress) de la remontée en D1 de 1992, Stephen Keshi est devenu sélectionneur avec pas mal de bonheur. Il garde cependant de son éviction de la sélection du Togo en 2006 un fort ressentiment à l’égard des entraîneurs européens ou sud-américains venus exercer leurs « talents » en Afrique. Ainsi l’obscur mais néanmoins africophile Otto Pfister ne put éviter aux Eperviers de rentrer d’Allemagne avec trois défaites.
Artisan du renouveau nigérian, il conduisit les Super Eagles à la victoire à la CAN 2013, avec une équipe rajeunie et expurgée de « stars » comme Taiwo, ObafeM. Martins ou Kalu Uche. Ce succès valut au Nigeria d’être présent à la Coupe des confédérations 2013.

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Notons une relative continuité dans les groupes : sur les 23 sélectionnés en 2014, 16 ont participé à la CAN 2013. Néanmoins, Keshi n’a pas hésité à trancher dans le vif en écartant Ikechukwu Uche, Sunday Mba (en perdition totale au CA Bastia) et l’ancien Sochalien Ideye Brown. Il dut en outre faire face à la blessure du Monégasque Echiejile.
Retenons un autre aspect de la personnalité tranchante de Stephen Keshi : sa communication difficile. Entre l’annonce de son départ au soir du 1/8è de finale perdu démentie le lendemain, les sévères critiques en direction du corps arbitral, sans oublier la rituelle histoire de primes, le sélectionneur nigérian aura animé les conférences de presse au Brésil.
Ayant gagné la CAN comme joueur puis entraîneur, Stephen Keshi se contentera momentanément de l’avoir disputé comme joueur en 1994 puis entraîneur en 2014, devenant le premier sélectionneur africain à franchir le premier tour.

kitl

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