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- Par jpdarky, meem, slade, iuliu68
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C’est la fin (de la saison) . Dix mois de compétition vont se jouer sur un match à la Meinau et deux matchs ailleurs. Faut-il céder à l’espoir et l’engouement populaire et risquer une nouvelle déconvenue ? Faut-il garder son sang froid et se préparer à une intersaison à guetter les soubresauts de la Fédé, la Ligue et la DNCG tout en compulsant fébrilement des règlements écrits au balai de chiotte ? Le club de Colomiers existe-t-il ? Toutes ces questions et aucune réponse dans le dernier tour de piste de l’ignoble quatuor de rédacteurs honnis, ou pas.
(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré voire objectivement absurde. A lire avec précaution. Toi qui entre ici abandonne toute espérance.)
Ah, le joli moi de mai. Bah voyons. Récapitulons les mois de mai récents, juste pour voir :
2008, le Racing rétrogradé en L2 parce que onze défaites, bravo les tapettes, comme on disait au Parc il y a vingt ans.
2009, le Racing ne remonte pas parce que Lens et Boulogne-sur-Mer, ce n’est pas la classe, ce n’est pas Dunkerque (kikoo Catherine Dorléac, ça va ?).
2010, le Racing qui tombe en National, parce que Châteauroux. Et Zenke. Et Schilles.
2011, le Racing qui ne remonte pas, parce que Bayonne, parce que rouge, parce que noir, parce que Toulon.
2012, bon, là, ça va, remontée d’une division pour les Choucroutiers.
2014, le Racing finit bon dernier, mais simplement parce que les équipes derrière n’existent pas.
1987, le pire définitivement, Dalida se suicide.
Et 2015 ? Bah le Racing finit 4e, comme en 2009 et 2011 et on repart pour un tour.
Qu’on soit clairs une bonne fois pour toutes : ce n’est pas pour vous que c’est le plus dur si le Plus-Grand-Club-de-l’Univers ne remonte pas. Non, c’est pour nous. Déjà qu’une fois, on a du mal à raconter quelque chose sur Épinole, Amiens ou Bouglione-sur-Mer. Mais trois ? Voilà une raison fondamentale pour laquelle le club doit remonter. J’ai dit. Et tant pis pour toi, Bressan ou Parisien, tu n’avais qu’à gagner vendredi pour qu’on te laisse tranquille cette semaine, avant notre traditionnelle déception du mois de mai.
Espérer ? Croire en la réussite finale de cette série de feu initiée en avril par les Shaggy’s boys et risquer l’énième désillusion amère de l’échec sur la ligne d’arrivée ? Au moins, là, on est en terrain connu, on a nos repères, on maîtrise. Le scénario est écrit d’avance, on va y croire jusqu’au bout, peut-être même que certains d’entre vous y croient à l’heure où nous écrivons ces lignes. Et dans un insoutenable climax on va être promus pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un improbable obscur joueur, probablement Marquès, va marquer le but qui nous condamne à la place du con.
Quelle ironie de toujours devoir compter sur les autres clubs, espérant de leur part un geste pour nous, alors que de notre côté nous ne faisons que leurs rappeler à quel point ils nous sont inférieurs (ce qui est vrai, d’un point de vue moral, éthique, sociologique et symbolique, mais ça ne compte malheureusement pas dans la mesquine réalité à laquelle nous sommes constamment confrontés). Car c’est ça notre réalité, on chie sur tout le monde parceque “Ici c’est Strasbourg” et après quand on se fout dans la merde on espère que des nabots qu'on méprise (à juste titre) vont se sortir les doigts pour nous aider. :rires: Ce qui tue, c’est l’espoir, nous ne cesserons de le répéter tellement c’est vrai.
Rester froid ? Attendre avec morgue et l’air hautain l’habituelle catastrophe finale pour se ménager l’option de la divine surprise et exulter comme des zébulons au coup de sifflet final en sautant dans les bras de types poilus qu’on connaît même pas, qui puent la sueur et la bière, en chavirant dans une ivresse orgiaque pour se réveiller le lendemain matin dans un buisson derrière le stade avec un slip panthère sur la tête, dont on ne sait pas qui est le propriétaire, tout en ayant perdu la plupart de nos vêtements ainsi que les clés de l’appart’ et les papiers du véhicule ?
Difficile choix, d’ailleurs nous ne choisissons pas et afin de perpétuer la tradition de ne pas parler du club adverse dont on se cogne, nous retournons en studio pour voir où en sont les quatre infâmes pèlerins de notre saga ubuesque. Nous les avions laissés exsangues et presque sacrifiés dans une cérémonie païenne horrifique après avoir été réduits en trio suite au suicide rituel de Iuliu68.
Il revient
Tsouiiiin tsouiiiiiiin ! Kolossal coup de théâtre, Iuliu68 n’était pas mort, tout cela n’était qu’un rêve, la rédemption, le pèlerinage, la volonté de s’amender, tout cela n’était que mascarade et billevesées, délires alcoolico-narcotiques de dépravés cyniques demi-mondains.
Comme le rêve de D2, ces fantasmes s’évaporent pareil aux nuages psychédéliques d’un trip au LSD qui s’évanouit dans une descente vertigineuse vers le béton glacial de la triste réalité de notre condition précaire. Twist scénaristique grotesque digne de la neuvième saison de Dallas, la série.
Conan est revenu comme il avait disparu : soudainement. Dressé sur une estrade de fortune constituée par un camion de CRS renversé, il harangue les Chevaliers de l’Apocalypse du Racing qu’il a libérés grâce aux pouvoirs maléfiques qu’il a acquis pendant sa retraite solitaire dans le désert du Kalahari auprès d’un Maître Assassin de la secte des nizâriens.
Conan exhorte les forces du Chaos venues des tréfonds du Passé du Racing à le purifier par la destruction aveugle. Brrrr.
C’est l’anarchie totale aux alentours du stade, la foule paniquée cherche son salut dans la fuite éperdue. Les faibles sont piétinés, les barrières s’effondrent, les cordons de police se délitent et finissent par fuir eux aussi, pris en tenaille entre les supporters désorientés et les assaillants surnaturels invoqués par Conan. Là un Romulo enflammé pyrolyse les caisses, ici un Mario Haas sous forme de Struedel géant engloutit les pauvres supporters passant à sa portée dans de la purée de pomme brûlant des feux de l’Enfer, etc. Tout n’est que terreur et désolation.
Pire que l’ouverture du Burger King, les scènes de panique après le coup de sifflet final. Et BFM TV n’est même pas là pour un direct. Alsace20 diffuse-t-elle les émeutes ?
Jean-Luc Filser qui essaye de calmer la marées humaine en hurlant dans son micro crépitant des “Alleeeeez Raciiiiing ! Et bravo le Kop ! A la saison prochaine en National !” est assommé à coup de speakers dysfonctionnels arrachés par Lucille Guillotin qui perd son calme, sa santé mentale et ses fiches de statistiques “Tu vas la fermer ! ON VA TOUS MOURIIIIIIIR !! Ha non, pardon, le but n’est pas validé. Muwahahahahahaaa”. La folie s’empare des plus calmes et des plus réfléchis.
C’est alors qu’une créature cauchemardesque se matérialise sous les incantations impies de Conan sur le parking Couffignal. Un golgoth ? Un kaiju ? Un monstroplante ? Pire ! C’est une hydre, par définition polycéphale, qui sème la mort en hurlant des imprécations rageuses et grotesques à la fois.
L’Hydre Gress est de retour, et il n’est pas content.
Les braves strasbourgeois tombent sous les flammes de la terrible créature. Gilbert ne fait pas de quartier et massacre sans distinction femmes, enfants, ultras, pères de famille, journalistes et forces de l’ordre. Il se dirige vers les murs du stade et commence à défoncer le béton à coups de têtes. Et il en a plein.
Une forme indistincte est mise au jour sous la terre, oblongue, blanche, gigantesque. Et, c’est paralysé par la terreur, que le staff et les joueurs du Racing qui s’étaient blottis sous le banc de touche, assistent à l’impensable : les volatiles mettent au jour la carcasse d’un … avion ! Le Shaq’ qui reconnaît immédiatement le logo sur l’empennage s’écrie : “Mais ! Mais ! Foutrebleu ! C’est le MH370 de la Malaysia ! Tout s’explique ! La malediction du National, Mamadouh Bah, Ginestet, Pelé, Stéphane Godin, TOUT CA C’EST A CAUSE DE CE PUTAIN D’AVION !! ON EST MAUDIIIIIIITS !”. Et c’est dans un immense ricanement collégial que les oiseaux de malheur hissent l’avion perdu pour le faire se fracasser sur le centre de formation de Patrick Proisy dans un vacarme terrifiant.
“Mais alors, ca y est ? Le cau-au-ho-oh-chemaaar est enfin terminé ? Ce chaos, cette destruction ont peut-être eu du bon” pense à voix haute François Keller… quand sa voix s’étrangle dans sa gorge, il pointe le doigt vers le trou d’où les mouettes ont extirpé l’improbable carcasse du MH370… “Mais, mais, c’est im-PO-ssi-blheu !”... le Shaq’, Blayac et Seka se tournent vers le trou. Devant leurs yeux éberlués un deuxième nuage de mouette extirpe ce qui ressemble fortement à un lopin de terre jonchés de sépultures. “Cornegidouille” crie Shaggy au bord des larmes, “c’est un putain de cimetière indien!”.
Il faut se rendre à l’évidence, les mouettes sont en train d’extraire un par un les objets maudits enterrés consciencieusement sous la Meinau par les divers fâcheux qui ont pris le Très Grand Racing Club de Strasbourg en grippe au cours des siècles. Suivent, un chat noir, trois cent trente trois échelles, un miroir brisé de cinq cent mètres carrés, treize septièmes fils du septièmes fils découpés en six cent soixante six morceaux disposés en pentacle inversé par rapport à la direction d’un crucifix portant une reproduction folklorique de José Luis Chilavert en terracotta du Liban, ainsi que mille autres poupées bardées de clous rouillés et colifichets indistincts.
Les mouettes, comme mues par une conscience commune se mettent en formation “cigogne”, virent sur l’aile, et foncent vers le monstre invoqué par Conan. L’Hydre se fait picorer à mort. Une fois la poussière retombée, il ne reste plus qu’une paire de lunettes de 3 mètres d’envergure, une mèche blanche et un cochon d’inde.
Conan contemple les ruines en pleurant la disparition de son hydre. Mais il réalise soudain que les mouettes ont probablement réalisé le but qu’il s’était fixé : purifier le Racing, le laver des fautes du passé, bref, les mouettes en lui infligeant cette défaite l’avaient fait triompher. Cette épiphanie le transporte d’une joie sincère et cristalline.
C’est à ce moment là que Marc Keller surgit de l’escalier menant au vestiaire, vissé au téléphone en double appel avec Thiriez et Le Graët il semble avoir totalement raté ce qui se passait. En voyant le désastre, il tombe à genoux. Mais Conan, désormais apaisé, serein, comme un bonze après 95 jours de jeûne sous un arbre millénaire, relève Marc Keller et lui dit : “Je comprends maintenant, je te pardonne, vive le Racing, vive le Football, vive la Vie, je vais te présenter à Paolo, vous allez vous kiffer, j’en suis sûr maintenant.. On danse ?”. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre. C’est merveilleux.
Toxic Sechet Avenger !
“Damned !” s’écrie Conan, “je n’avais pas prévu ça. Putain de merde, juste quand tout rentrait dans l’ordre, mais, qu’allons nous faire ?”. “Ne t’inquiète pas mon bon Conan, je vais me le faire ce con avec sa poubelle nucléaire !”. Conan se retourne vers Marc Keller, il découvre effaré et euphorique à la fois que Marc Keller cachait bien son jeu toutes ces années.
KellerMan, plus qu’un quai, c’est notre super-héros, tenez vous bien les malfaisants !
KellerMan ne fait qu’une bouchée du détritus maléfique en l’étouffant avec la prise de “la bretzel rigoureuse”.
La foule est en liesse, nos nouveaux héros sont portés en triomphe vers la… le… heu… vers le National évidemment… Ha ouais... Youpi c’est super.
Non, on ne peut pas descendre. Mais monter… Et oui, monter. Pour cela, on aura besoin de pas mal de relégués de ligue 2. Nîmes et ses matches arrangés, Metz parce que Metz, Nancy parce que la Lorraine est grenat ou n’est pas, Lens parce que Gervais n’est plus très frais et que la pauvreté se martèle comme du fer rouge. Et les autres clubs, parce que c’est les autres clubs. Et que, parce qu’on a Jafar Hilali comme soutien indéfectible, on saura montrer pourquoi le 4e de National doit remplacer Bourg-Péronnas, déclassé pour cause de couleurs trop laides et enfin pourquoi on doit de toute façon faire monter Strasblourg sur le toit de le monde. Dût-on faire passer par toutes les arguties juridiques possibles, dût-on passer par, une nouvelle fois, la case tribunal, dût-on une nouvelle fois, faire prévaloir notre nature vétilleuse d’Alsaciens soucieux de leurs droits, imprescriptibles et imputrescibles. Banzaï !
Papier co-gribouillé par Iuliu68, MEEM, Slade et JPDarky
Le mois de mai ? Un bilan mitigé
Ah, le joli moi de mai. Celui des plus beaux souvenirs, 1936, le Front Populaire au pouvoir, 1976, création du FNLC, 1979, Margaret Thatcher accède au poste de Prime Minister, 1981, la gauche au pouvoir, 1968, l’imagination au pouvoir, 1945, les nazis plus au pouvoir, tous les 2 mai la “fête du drapeau polonais” qui fleurit depuis quelques mois partout dans nos Rhins (Haut et Bas) de façon assez mystérieuse mais c’est joli, 2000, Ken Livingstone devient maire de Londres, 2002, Jean-Pierre Raffarin devient Premier Ministre, 1992, dans le dernier barrage d’accession à la D1 de l’Histoire le Racing l’écrit (l’Histoire) et bat l’infâme Rennes de l’ignoble Notheaux.Ah, le joli moi de mai. Bah voyons. Récapitulons les mois de mai récents, juste pour voir :
2008, le Racing rétrogradé en L2 parce que onze défaites, bravo les tapettes, comme on disait au Parc il y a vingt ans.
2009, le Racing ne remonte pas parce que Lens et Boulogne-sur-Mer, ce n’est pas la classe, ce n’est pas Dunkerque (kikoo Catherine Dorléac, ça va ?).
2010, le Racing qui tombe en National, parce que Châteauroux. Et Zenke. Et Schilles.
2011, le Racing qui ne remonte pas, parce que Bayonne, parce que rouge, parce que noir, parce que Toulon.
2012, bon, là, ça va, remontée d’une division pour les Choucroutiers.
2014, le Racing finit bon dernier, mais simplement parce que les équipes derrière n’existent pas.
1987, le pire définitivement, Dalida se suicide.
Et 2015 ? Bah le Racing finit 4e, comme en 2009 et 2011 et on repart pour un tour.
Qu’on soit clairs une bonne fois pour toutes : ce n’est pas pour vous que c’est le plus dur si le Plus-Grand-Club-de-l’Univers ne remonte pas. Non, c’est pour nous. Déjà qu’une fois, on a du mal à raconter quelque chose sur Épinole, Amiens ou Bouglione-sur-Mer. Mais trois ? Voilà une raison fondamentale pour laquelle le club doit remonter. J’ai dit. Et tant pis pour toi, Bressan ou Parisien, tu n’avais qu’à gagner vendredi pour qu’on te laisse tranquille cette semaine, avant notre traditionnelle déception du mois de mai.
Ce qui tue c’est l’espoir
Or donc, que faire ?Espérer ? Croire en la réussite finale de cette série de feu initiée en avril par les Shaggy’s boys et risquer l’énième désillusion amère de l’échec sur la ligne d’arrivée ? Au moins, là, on est en terrain connu, on a nos repères, on maîtrise. Le scénario est écrit d’avance, on va y croire jusqu’au bout, peut-être même que certains d’entre vous y croient à l’heure où nous écrivons ces lignes. Et dans un insoutenable climax on va être promus pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un improbable obscur joueur, probablement Marquès, va marquer le but qui nous condamne à la place du con.
Quelle ironie de toujours devoir compter sur les autres clubs, espérant de leur part un geste pour nous, alors que de notre côté nous ne faisons que leurs rappeler à quel point ils nous sont inférieurs (ce qui est vrai, d’un point de vue moral, éthique, sociologique et symbolique, mais ça ne compte malheureusement pas dans la mesquine réalité à laquelle nous sommes constamment confrontés). Car c’est ça notre réalité, on chie sur tout le monde parceque “Ici c’est Strasbourg” et après quand on se fout dans la merde on espère que des nabots qu'on méprise (à juste titre) vont se sortir les doigts pour nous aider. :rires: Ce qui tue, c’est l’espoir, nous ne cesserons de le répéter tellement c’est vrai.
Rester froid ? Attendre avec morgue et l’air hautain l’habituelle catastrophe finale pour se ménager l’option de la divine surprise et exulter comme des zébulons au coup de sifflet final en sautant dans les bras de types poilus qu’on connaît même pas, qui puent la sueur et la bière, en chavirant dans une ivresse orgiaque pour se réveiller le lendemain matin dans un buisson derrière le stade avec un slip panthère sur la tête, dont on ne sait pas qui est le propriétaire, tout en ayant perdu la plupart de nos vêtements ainsi que les clés de l’appart’ et les papiers du véhicule ?
Difficile choix, d’ailleurs nous ne choisissons pas et afin de perpétuer la tradition de ne pas parler du club adverse dont on se cogne, nous retournons en studio pour voir où en sont les quatre infâmes pèlerins de notre saga ubuesque. Nous les avions laissés exsangues et presque sacrifiés dans une cérémonie païenne horrifique après avoir été réduits en trio suite au suicide rituel de Iuliu68.
Le retour de la Vengeance
Revenus à Strasbourg, city of lights, Slade, MEEM et JPDarky logent au Sofitel de la place Saint Pierre Le Jeune (rien à voir avec Olivier). Le matin du 22 mai tape au carreau.Il revient
Tsouiiiin tsouiiiiiiin ! Kolossal coup de théâtre, Iuliu68 n’était pas mort, tout cela n’était qu’un rêve, la rédemption, le pèlerinage, la volonté de s’amender, tout cela n’était que mascarade et billevesées, délires alcoolico-narcotiques de dépravés cyniques demi-mondains.
Comme le rêve de D2, ces fantasmes s’évaporent pareil aux nuages psychédéliques d’un trip au LSD qui s’évanouit dans une descente vertigineuse vers le béton glacial de la triste réalité de notre condition précaire. Twist scénaristique grotesque digne de la neuvième saison de Dallas, la série.
C’était écrit
Laissons donc nos grotesques pèlerins oniriques. Flash forward quelques heures plus tard. C’est dans une Meinau catastrophée par l’annonce des résultats que nous retrouvons tout le peuple racingois médusé et pétrifié. BourrePétasse l’emporte 8-0 sur Bouglione dont le président repart le sourire et la bave aux lèvres avec une mallette pleine de photos de jeunes enfants vosgiens dénudés. Deux heures auparavant, l’équipe alignée comportait trois unijambistes, un lépreux et un gardien fraîchement malvoyant. Pendant ce temps, en Corse, Marquès réalisait un quintuplé historique qui fera la une de TéléFoot dimanche matin tandis que Pierre Menez déclarera dimanche soir qu’il a toujours été supporter du PFC depuis samedi matin.Le retour du fils prodigue
Les instants qui suivent le verdict final de la saison sont un chaos infernal, le Ragnarok s’abat sur le Krimmeri et les environs.Conan est revenu comme il avait disparu : soudainement. Dressé sur une estrade de fortune constituée par un camion de CRS renversé, il harangue les Chevaliers de l’Apocalypse du Racing qu’il a libérés grâce aux pouvoirs maléfiques qu’il a acquis pendant sa retraite solitaire dans le désert du Kalahari auprès d’un Maître Assassin de la secte des nizâriens.
Conan exhorte les forces du Chaos venues des tréfonds du Passé du Racing à le purifier par la destruction aveugle. Brrrr.C’est l’anarchie totale aux alentours du stade, la foule paniquée cherche son salut dans la fuite éperdue. Les faibles sont piétinés, les barrières s’effondrent, les cordons de police se délitent et finissent par fuir eux aussi, pris en tenaille entre les supporters désorientés et les assaillants surnaturels invoqués par Conan. Là un Romulo enflammé pyrolyse les caisses, ici un Mario Haas sous forme de Struedel géant engloutit les pauvres supporters passant à sa portée dans de la purée de pomme brûlant des feux de l’Enfer, etc. Tout n’est que terreur et désolation.
Pire que l’ouverture du Burger King, les scènes de panique après le coup de sifflet final. Et BFM TV n’est même pas là pour un direct. Alsace20 diffuse-t-elle les émeutes ?Jean-Luc Filser qui essaye de calmer la marées humaine en hurlant dans son micro crépitant des “Alleeeeez Raciiiiing ! Et bravo le Kop ! A la saison prochaine en National !” est assommé à coup de speakers dysfonctionnels arrachés par Lucille Guillotin qui perd son calme, sa santé mentale et ses fiches de statistiques “Tu vas la fermer ! ON VA TOUS MOURIIIIIIIR !! Ha non, pardon, le but n’est pas validé. Muwahahahahahaaa”. La folie s’empare des plus calmes et des plus réfléchis.
C’est alors qu’une créature cauchemardesque se matérialise sous les incantations impies de Conan sur le parking Couffignal. Un golgoth ? Un kaiju ? Un monstroplante ? Pire ! C’est une hydre, par définition polycéphale, qui sème la mort en hurlant des imprécations rageuses et grotesques à la fois.
L’Hydre Gress est de retour, et il n’est pas content.Les braves strasbourgeois tombent sous les flammes de la terrible créature. Gilbert ne fait pas de quartier et massacre sans distinction femmes, enfants, ultras, pères de famille, journalistes et forces de l’ordre. Il se dirige vers les murs du stade et commence à défoncer le béton à coups de têtes. Et il en a plein.
Le mouettisme est un humanisme
Et soudain, ce qui semble être une nouvelle plaie démoniaque vient ajouter au chaos généralisé : des nuées de mouettes dunkerquoises tournoient dans le ciel et s’abattent sur ce qui commence à ressembler aux ruines de la Meinau. Pendant que l’Hydre Gress achève d’abattre le côté Ouest du stade, les mouettes ravagent à coups de bec la pelouse mythique du Theatre of Dreams du Grand Orient de la France.Une forme indistincte est mise au jour sous la terre, oblongue, blanche, gigantesque. Et, c’est paralysé par la terreur, que le staff et les joueurs du Racing qui s’étaient blottis sous le banc de touche, assistent à l’impensable : les volatiles mettent au jour la carcasse d’un … avion ! Le Shaq’ qui reconnaît immédiatement le logo sur l’empennage s’écrie : “Mais ! Mais ! Foutrebleu ! C’est le MH370 de la Malaysia ! Tout s’explique ! La malediction du National, Mamadouh Bah, Ginestet, Pelé, Stéphane Godin, TOUT CA C’EST A CAUSE DE CE PUTAIN D’AVION !! ON EST MAUDIIIIIIITS !”. Et c’est dans un immense ricanement collégial que les oiseaux de malheur hissent l’avion perdu pour le faire se fracasser sur le centre de formation de Patrick Proisy dans un vacarme terrifiant.
“Mais alors, ca y est ? Le cau-au-ho-oh-chemaaar est enfin terminé ? Ce chaos, cette destruction ont peut-être eu du bon” pense à voix haute François Keller… quand sa voix s’étrangle dans sa gorge, il pointe le doigt vers le trou d’où les mouettes ont extirpé l’improbable carcasse du MH370… “Mais, mais, c’est im-PO-ssi-blheu !”... le Shaq’, Blayac et Seka se tournent vers le trou. Devant leurs yeux éberlués un deuxième nuage de mouette extirpe ce qui ressemble fortement à un lopin de terre jonchés de sépultures. “Cornegidouille” crie Shaggy au bord des larmes, “c’est un putain de cimetière indien!”.
Il faut se rendre à l’évidence, les mouettes sont en train d’extraire un par un les objets maudits enterrés consciencieusement sous la Meinau par les divers fâcheux qui ont pris le Très Grand Racing Club de Strasbourg en grippe au cours des siècles. Suivent, un chat noir, trois cent trente trois échelles, un miroir brisé de cinq cent mètres carrés, treize septièmes fils du septièmes fils découpés en six cent soixante six morceaux disposés en pentacle inversé par rapport à la direction d’un crucifix portant une reproduction folklorique de José Luis Chilavert en terracotta du Liban, ainsi que mille autres poupées bardées de clous rouillés et colifichets indistincts.
Attention chérie, ça va couper
L’Hydre Gress enjambe les débris de la tribune Ouest et tente de faire fuir les volatiles en grognant en Dolby Surround THX Cinemascope (c’est pratique d’avoir de multiples têtes pour ça) : “J’ai cousu ces poupées vaudou à la main saloperies de piafs ! J’ai inventé le Tiki-Taka d’une main en résolvant la conjecture de Fermat, je vais vous détruire ! Par le Pamplemousse Maudit, je vais vous désintégrer !”.Les mouettes, comme mues par une conscience commune se mettent en formation “cigogne”, virent sur l’aile, et foncent vers le monstre invoqué par Conan. L’Hydre se fait picorer à mort. Une fois la poussière retombée, il ne reste plus qu’une paire de lunettes de 3 mètres d’envergure, une mèche blanche et un cochon d’inde.
Conan contemple les ruines en pleurant la disparition de son hydre. Mais il réalise soudain que les mouettes ont probablement réalisé le but qu’il s’était fixé : purifier le Racing, le laver des fautes du passé, bref, les mouettes en lui infligeant cette défaite l’avaient fait triompher. Cette épiphanie le transporte d’une joie sincère et cristalline.
C’est à ce moment là que Marc Keller surgit de l’escalier menant au vestiaire, vissé au téléphone en double appel avec Thiriez et Le Graët il semble avoir totalement raté ce qui se passait. En voyant le désastre, il tombe à genoux. Mais Conan, désormais apaisé, serein, comme un bonze après 95 jours de jeûne sous un arbre millénaire, relève Marc Keller et lui dit : “Je comprends maintenant, je te pardonne, vive le Racing, vive le Football, vive la Vie, je vais te présenter à Paolo, vous allez vous kiffer, j’en suis sûr maintenant.. On danse ?”. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre. C’est merveilleux.
L’ultime sursaut de la Terreur
Comme tout spectateur aguerri des films à suspense peut s’en douter, un ultime sursaut du Mal vient troubler cet idyllique season finale. Conan n’a pas complètement controllé le pouvoir de ses incantations (il débute le mec aussi en incantations démoniaques, faut comprendre), et c’est une terreur indicible encore plus terrifiante qui surgit du néant cosmique néanmoins venue d’un plan parallèle quelconque mais relativement méphistophélique : la Pan-Vosgie du Chaos.Toxic Sechet Avenger !“Damned !” s’écrie Conan, “je n’avais pas prévu ça. Putain de merde, juste quand tout rentrait dans l’ordre, mais, qu’allons nous faire ?”. “Ne t’inquiète pas mon bon Conan, je vais me le faire ce con avec sa poubelle nucléaire !”. Conan se retourne vers Marc Keller, il découvre effaré et euphorique à la fois que Marc Keller cachait bien son jeu toutes ces années.
KellerMan, plus qu’un quai, c’est notre super-héros, tenez vous bien les malfaisants !KellerMan ne fait qu’une bouchée du détritus maléfique en l’étouffant avec la prise de “la bretzel rigoureuse”.
La foule est en liesse, nos nouveaux héros sont portés en triomphe vers la… le… heu… vers le National évidemment… Ha ouais... Youpi c’est super.
Tout le monde a droit à un joker
Quoi ? Un an de plus dans ce championnat frelaté, où Bastia n’est pas le Sporting, où Paris n’est pas le PSG et où la Lorraine n’est même plus grenat ? Un championnat infesté de Picards et de Vendéens ? Enfer et damnation, horreur et déception, je change une roue carrée et je mets une gifle à Noël le Graët. Kamoulox. Et passage devant la DNCG. Pourquoi la DNCG ? Parce que tous les ans, on y passe, tous les ans, les Huns y trépassent et tous les ans, on est sauvés. Hey mais non là ça sert à rien, on ne peut pas descendre.Non, on ne peut pas descendre. Mais monter… Et oui, monter. Pour cela, on aura besoin de pas mal de relégués de ligue 2. Nîmes et ses matches arrangés, Metz parce que Metz, Nancy parce que la Lorraine est grenat ou n’est pas, Lens parce que Gervais n’est plus très frais et que la pauvreté se martèle comme du fer rouge. Et les autres clubs, parce que c’est les autres clubs. Et que, parce qu’on a Jafar Hilali comme soutien indéfectible, on saura montrer pourquoi le 4e de National doit remplacer Bourg-Péronnas, déclassé pour cause de couleurs trop laides et enfin pourquoi on doit de toute façon faire monter Strasblourg sur le toit de le monde. Dût-on faire passer par toutes les arguties juridiques possibles, dût-on passer par, une nouvelle fois, la case tribunal, dût-on une nouvelle fois, faire prévaloir notre nature vétilleuse d’Alsaciens soucieux de leurs droits, imprescriptibles et imputrescibles. Banzaï !
Papier co-gribouillé par Iuliu68, MEEM, Slade et JPDarky
