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On savait le Racing à la pointe dans le mythisme échevelé, mais on croyait avoir tout vu avec Metz. Eh bien non ! Vannes OC, cette fois-ci, on se vautre carrément dans le chef-lieu-de-cantonal !
(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)
Vannes est vraiment médiocre, même la géographie s'y met ! La déclivité y est quasiment nulle ; en cas de forte marée, prévoyez du linge sec. Elle est un peu baignée par le golfe du Morbihan, qui pourrait aussi bien se mêler de ses oignons car il n'est pas très propre. Mais sinon c'est une ville très engageante ! Pour information, le guide vert y rapporte des cas de menhirs tombés en dépression. Enfin, pour les curieux impénitents : c'est tout droit après Paris, si vous sentez une odeur d'artichaut brûlé, c'est que vous avez raté un virage.
Le nom de Vannes remonte à un passé où l'ennemi mugissait dans nos campagnes, où les secrétaires de mairie collaboraient avec l'occupant, où les portes des ministères battaient à tous les vents ; ce vent du chaos qui soufflait sur l'Europe. Déjà, le féminisme pointait dans le soutien-gorge, le SMS sous les humanités et les Alpes-de-Haute-Provence sous les Basses-Alpes. Sentant venir ces bouleversements, le futur père du petit Claude Lordure profitait du chaos pour changer son patronyme en Le Roy, pendant qu'un autre quidam oublié changeait le nom de la ville de Vaine en Vannes. Eh bien, Dieu les a puni tous les deux.
Parce qu'il fallait dire Vaine comme dans Vanitas vanitatum, comme un défi à l'orgueil humain ! Il y fallait y voir la manifestation sous-préfectorale de l'insondabilité des desseins divins ! C'est bien simple, on ne peut rien y faire d'autre qu'y habiter. Nul prix Nobel, aucun cosmonaute ne s'élancera jamais depuis la glèbe de Vannes. Un jumelage avec les îles Kerguelen ? Il a fait long feu, les collégiens refusaient de rentrer. Habiter, c'est ce qu'avaient fait bêtement les habitants, ceux qu'on appelait encore Vanniers : dandys nihilistes, hippies, chiens, toutes créatures qui passaient outre le nom glaçant du lieu.
Mais depuis ton deuxième baptême, Vannes, cité sacrilège, qui t'a repeuplée ? Des plombiers, des gardiens d'écluses à la retraite et des humoristes québécois ! On ne te félicite pas, le quidam oublié !
Mais ne parlons plus de ses habitants. Zoologiquement parlant, la ville ne vaudrait paraît-il que pour ses hermines, dont le Tout-Vannes raffole. On la vénère, on la craint, on lui donne un prénom, et, à sa mort, on lui construit un palais du facteur Cheval en coquilles de moules (c'est très joli). C'est par passion pour dame Hermine qu'on y a construit le fameux aquarium (de Vannes) mais vous ne les y verrez guère, les requins sont si jaloux.
Mais halte-là ! Hermine, hermine ? Les plus fins naturalistes d'entre vous se souviennent que ce sont là les mêmes vermines qui semaient jadis la mort, égorgeant nos fils et nos volailles. Alors qu'aujourd'hui, partout en France, le règne de l'hermine n'est plus heureusement qu'un mauvais souvenir. Toute la France? Non ! Car à Vannes pas, ces chiens mordraient ! Bon, demandons-le calmement : d'où vient le prestige de l'hermine ? « Mais elle est blanche, alors que le putois est brun vilain » nous disent-ils : ah mais pardon ! Qualité essentielle que le blanc, qui permet de classer le monde en catégories essentielles ; le Chamois d'Or et les champignons de Paris d'un côté, le comté et les bolets de l'autre. C'est clair ? Le natif Yves Coppens le dirait lui-même, lui qui a passé ses quarante dernières années à ranger les fémurs de gorille dans le tiroir de gauche et les clavicules de mémé dans celui de droite, en véritable forçat de la Science.
Non mais on se moque, on se moque... Mais le Vannes Olympique Club (« Va, no sé ? ») a quand même écrit l'une des plus belles pages du football français. Souviens-toi, c'était un bel et doux mercredi soir du mois de mai ; la lumière déclinante rasait la cime des tribunes, on y distinguait les bestioles voler ; ils étaient tous là, le gamin chauve, la garde noire, le sorcier ghanéen, le rusé moustachu, tous fiers et braves ; et toi aussi, dans les tribunes, Président, toi et ta gueule de boxeur à perruque, tu aurais voulu y être là en bas ! Et plus loin, ces ennemis en noir et rouge qui s'échauffent comme des automates... A ce moment-là, on ne voulait pas encore vraiment y croire... Souvenirs... Oui mais tu l'a fais, Vannes OC ! Tu l'as remporté, le trophée interrégional des garçons de café ! Oui, tu l'as fait, vaincre l'AC Laroche-Migennes à son zénith ! Et de ça, même si on n'est pas des vôtres, les Vannetais, si on aime le foot, chaque détail en restera gravé jusqu'à la mort. Racing-Inter Milan à côté, c'est de la roupie de Marseillais.
Vannes est vraiment médiocre, même la géographie s'y met ! La déclivité y est quasiment nulle ; en cas de forte marée, prévoyez du linge sec. Elle est un peu baignée par le golfe du Morbihan, qui pourrait aussi bien se mêler de ses oignons car il n'est pas très propre. Mais sinon c'est une ville très engageante ! Pour information, le guide vert y rapporte des cas de menhirs tombés en dépression. Enfin, pour les curieux impénitents : c'est tout droit après Paris, si vous sentez une odeur d'artichaut brûlé, c'est que vous avez raté un virage.
Le nom de Vannes remonte à un passé où l'ennemi mugissait dans nos campagnes, où les secrétaires de mairie collaboraient avec l'occupant, où les portes des ministères battaient à tous les vents ; ce vent du chaos qui soufflait sur l'Europe. Déjà, le féminisme pointait dans le soutien-gorge, le SMS sous les humanités et les Alpes-de-Haute-Provence sous les Basses-Alpes. Sentant venir ces bouleversements, le futur père du petit Claude Lordure profitait du chaos pour changer son patronyme en Le Roy, pendant qu'un autre quidam oublié changeait le nom de la ville de Vaine en Vannes. Eh bien, Dieu les a puni tous les deux.
Parce qu'il fallait dire Vaine comme dans Vanitas vanitatum, comme un défi à l'orgueil humain ! Il y fallait y voir la manifestation sous-préfectorale de l'insondabilité des desseins divins ! C'est bien simple, on ne peut rien y faire d'autre qu'y habiter. Nul prix Nobel, aucun cosmonaute ne s'élancera jamais depuis la glèbe de Vannes. Un jumelage avec les îles Kerguelen ? Il a fait long feu, les collégiens refusaient de rentrer. Habiter, c'est ce qu'avaient fait bêtement les habitants, ceux qu'on appelait encore Vanniers : dandys nihilistes, hippies, chiens, toutes créatures qui passaient outre le nom glaçant du lieu.
Mais depuis ton deuxième baptême, Vannes, cité sacrilège, qui t'a repeuplée ? Des plombiers, des gardiens d'écluses à la retraite et des humoristes québécois ! On ne te félicite pas, le quidam oublié !
Mais ne parlons plus de ses habitants. Zoologiquement parlant, la ville ne vaudrait paraît-il que pour ses hermines, dont le Tout-Vannes raffole. On la vénère, on la craint, on lui donne un prénom, et, à sa mort, on lui construit un palais du facteur Cheval en coquilles de moules (c'est très joli). C'est par passion pour dame Hermine qu'on y a construit le fameux aquarium (de Vannes) mais vous ne les y verrez guère, les requins sont si jaloux.
Mais halte-là ! Hermine, hermine ? Les plus fins naturalistes d'entre vous se souviennent que ce sont là les mêmes vermines qui semaient jadis la mort, égorgeant nos fils et nos volailles. Alors qu'aujourd'hui, partout en France, le règne de l'hermine n'est plus heureusement qu'un mauvais souvenir. Toute la France? Non ! Car à Vannes pas, ces chiens mordraient ! Bon, demandons-le calmement : d'où vient le prestige de l'hermine ? « Mais elle est blanche, alors que le putois est brun vilain » nous disent-ils : ah mais pardon ! Qualité essentielle que le blanc, qui permet de classer le monde en catégories essentielles ; le Chamois d'Or et les champignons de Paris d'un côté, le comté et les bolets de l'autre. C'est clair ? Le natif Yves Coppens le dirait lui-même, lui qui a passé ses quarante dernières années à ranger les fémurs de gorille dans le tiroir de gauche et les clavicules de mémé dans celui de droite, en véritable forçat de la Science.
Non mais on se moque, on se moque... Mais le Vannes Olympique Club (« Va, no sé ? ») a quand même écrit l'une des plus belles pages du football français. Souviens-toi, c'était un bel et doux mercredi soir du mois de mai ; la lumière déclinante rasait la cime des tribunes, on y distinguait les bestioles voler ; ils étaient tous là, le gamin chauve, la garde noire, le sorcier ghanéen, le rusé moustachu, tous fiers et braves ; et toi aussi, dans les tribunes, Président, toi et ta gueule de boxeur à perruque, tu aurais voulu y être là en bas ! Et plus loin, ces ennemis en noir et rouge qui s'échauffent comme des automates... A ce moment-là, on ne voulait pas encore vraiment y croire... Souvenirs... Oui mais tu l'a fais, Vannes OC ! Tu l'as remporté, le trophée interrégional des garçons de café ! Oui, tu l'as fait, vaincre l'AC Laroche-Migennes à son zénith ! Et de ça, même si on n'est pas des vôtres, les Vannetais, si on aime le foot, chaque détail en restera gravé jusqu'à la mort. Racing-Inter Milan à côté, c'est de la roupie de Marseillais.
