RCS - Angers, côté tribunes

Il est encore un peu tôt pour humer le parfum de la première division du côté du Krimmeri mais ce Strasbourg–Angers n'a plus la saveur insipide des affiches du début d'année. Le club a lancé un début de mobilisation générale, le match à gagner, et surtout la place à 10 € en Nord et en Sud.
Officiellement 13736 spectateurs et comme souvent on se demande si le compteur officiel du Racing (un boulot qui doit tout de même être assez fastidieux et qui doit bien lui faire perdre la majeure partie de la première mi-temps. Et encore faut pas oublier ceux qui arrivent en retard) ne s'est pas trompé mais cette fois-ci en oubliant quelques spectateurs.
Car oui le stade est correctement garni, surtout pour un lundi soir du mois de mars.
Côté angevin, une dizaine de supporteurs et une bâche BO49 ou Brigade Ouest avec le numéro de leur département... le 49. On ne les entendra pas, on aura d'ailleurs du mal à les voir depuis la tribune Ouest. Les spectateurs situés en Nord se laissent dire qu'ils auraient abusé des spécialités alsaciennes avant le match..

3.2.1 Tifo

Le speaker l'annonce haut et fort, ce soir la tribune Ouest participe à la fête et au spectacle concocté par les résidents du Kop.
A l'entrée des joueurs, les autres tribunes voient donc apparaître un camion de pompier pendant que le quart de virage Nord-Ouest est illuminé par quelques fumigènes. Le camion portant le sigle LFP (Les Frais Pompiers ?) parcourt tranquillement la tribune Ouest pour arriver en face du Kop qui s'embrase soudain derrière une banderole hésitant entre poésie du rectangle vert et refrain révolutionnaire :
« rien n'éteindra la flamme qui anime notre passion ».

Nous ne lancerons pas de fleurs aux UB90 encore une fois à l'origine d'une chorégraphie originale pour mettre littéralement le feu à la Meinau.
De manière plus anecdotique, une banderole pro-anti CPE - ou je ne sais quelle revendication universitaire - fera son apparition en Ouest.

1.2–0 Merci de rien !

C'est dans le brouillard des fumigènes que commence donc cette rencontre au sommet. Le public donne de la voix et le Kop n'a pas le temps de finir de chanter les deux futurs tubes de la Meinau que Kandia Traoré assomme les Angevins par 2 fois.
Futurs tubes ? Combien d'entre nous ont fredonné ce mardi matin l'air des lacs du Connemara ou encore le non moins célèbre « Oh RCS allez ». Si ce n'est pas le cas, il ne faudra pas longtemps pour que cela devienne une habitude de lendemain de victoire.

Sur le terrain, le Racing ne lâche rien et contrôle tellement la partie que l'ambiance s'essouffle lors de la seconde mi-temps. Padovani a cependant la bonne idée de dégager de rage la balle en tribune, ce geste peu fair-play fait rugir la Meinau qui conspue le gardien angevin. Au fur et à mesure que la situation devient plus tendue et que les fautes (ainsi que les hors-jeu imaginaires) s'accumulent, la Meinau se libère et entame une Ola endiablée.
Une Ola quelques semaines après avoir été traîné dans la boue par le capitaine de l'équipe et quelques journalistes peu scrupuleux ? L'Alsacien sait pardonner quand il voit de l'envie et de l'application, deux qualités que l'équipe a su montrer lundi soir.
Coup de sifflet final, le stade est debout « Lève toi si t'es Strasbourgeois » ! les joueurs viennent saluer leurs supporteurs. La réconciliation tant attendue a-t-elle eu lieu ? Ce qui est évident c'est que le Racing n'est pas passé à côté de ce rendez-vous, tout comme Kandia Traoré qui a su allier le geste à la parole et qui sortira sous les ovations de la Meinau.

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, le Racing gagne à nouveau et se replace dans la course à la première division.
Pourvu que ça dure !