Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : octobre 1989

Note
5.0 / 5 (4 notes)
Date
Catégorie
Souvenir/anecdote
Lectures
Lu 2.387 fois
Auteur(s)
Par kitl
Commentaires
3 comm.
Torjäger.png
Thomas Allofs, balayé comme Erich Honecker

Victorieux à Istres – pour la première fois de l’année 1989 à l’extérieur –, le Racing dispose d’un calendrier favorable avec trois réceptions. De quoi se rapprocher davantage du leader nancéien, avant le choc de novembre à Marcel-Picot, qui marquera d’ailleurs la fin de la phase aller.

Résumé de l’épisode précédent : Retour de Jean Wendling (au comité), intronisation de Léonard Specht (sur le banc) et imbroglio Allofs à régler : les dirigeants strasbourgeois n’ont pas chômé en septembre. Lancé dans une course contre la montre vers la première division, le RCS s’est déjà lesté de trop de handicaps pour traîner en route.

Thomas Allofs ne laissera pas un souvenir impérissable en Alsace. Loin de survoler la deuxième division française, le meilleur buteur en titre de Bundesliga a vu son contrat suspendu le 1er octobre. La clause sur laquelle s’était appuyé le Racing pour racheter à prix d’ami son contrat avec Cologne n’ayant pas été reconnue par l’UEFA, le fer de lance prétendu de l’attaque strasbourgeoise fait ses valises.

Pour lui succéder, Nestor Subiat arrive comme joker en provenance du FC Mulhouse. Mis à l’écart par Didier Notheaux, le Suisso-argentin marié à une Alsacienne a fait du bon boulot, ces dernières saisons en D2. Il est toutefois absent pour la réception d’Alès.

Stupeur à la Meinau, les Gardois mènent 2-0 après six minutes de jeu ! Specht fait entrer Djorkaeff à la place de Rolling dans la foulée. Strasbourg réagit par l’intermédiaire de Gilles Leclerc, ancien Alésien, qui exploite un coup de pied arrêté cafouillé par la défense.
Comme face à Annecy, comme à Istres, un penalty vient faciliter les affaires du Racing. Wolfgang Rolff égalise et se voit même offrir une seconde opportunité à peine deux minutes plus tard. Hélas, Jean-Marie Palu(chiewicz), citoyen de Pulversheim, détourne le nouvel Elfmeter du capitaine.

Le score ne bougera plus (2-2). De quoi amplifier la colère qui commence à germer parmi les derniers rescapés de la Meinau. On voit fleurir des banderoles : « Où es-tu Reichert ? » en écho au passage fantomatique de Thomas Allofs, tandis que l’ancienne idole traîne son spleen à Toulouse, mais aussi « Hechter démission ». La succession de mauvais choix sportifs ne fait pas les affaires d’un président fragilisé par l’alternance municipale, qui doit reconnaître que le Racing Club de Strasbourg est revenu au point de départ, trois ans après son arrivée.

En RDA, le quarantenaire du pays est célébré en grande pompe, avec notamment une parade militaire violant le statut de Berlin selon les Occidentaux. Mais le régime a de plus en plus de mal à masquer l’hémorragie démographique vers la RFA en évoquant une opération de déstabilisation menée par le voisin. Des manifestations inédites, les fameuses Montagsdemo, ont lieu chaque lundi dans les grandes villes de Saxe, à Leipzig et Dresden. La capitale est très peu concernée par ces déviances, qui gagne en ampleur au fil du mois : de 10.000 le 2 octobre à 70.000 une semaine plus tard, puis 120.000 le 16 et enfin 300.000 le 23 !

Entretemps, le 18 octobre, le souffrant et quelque peu déconnecté Erich Honecker est écarté. Son successeur, Egon Krenz, a 25 ans de moins mais traîne une réputation de stalinien orthodoxe. Il avait notamment applaudi la répression de Tian An Men, ce qui a pu laisser planer le doute sur la suite du mouvement populaire. Mais Krenz choisit au contraire, dès sa prise de fonction, d’impulser le lent assouplissement du régime est-allemand…

Nestor Subiat est préféré à Didier Monczuk au poste d’avant-centre contre Martigues, concurrent direct au classement malgré son budget riquiqui. Pas inspiré, comme trop souvent, le Racing concède un quatrième match nul à domicile (0-0). Les carottes semblent définitivement cuites, à moins de rattraper les points perdus à l’extérieur.

A Dijon, Léonard Specht joue la carte de l’offensive, avec un duo Subiat-Monczuk soutenu par Géraldès, Djorkaeff et Péron. Et ça marche. Youri Djorkaeff fait admirer le style un peu perso qui fera sa gloire. Wolfgang Rolff apparaît au four et au moulin. La défense a pêché par inattention sur le corner égalisateur puis s’est faite benoîtement piéger par une montée de Zago. 2-3 et un déluge d’occasions compilées par ce résumé de FR3 Bourgogne.

Impossible d'afficher la vidéo dailymotion <iframe frameborder="0" width="480" height="270" src="https://www.dailymotion.com/embed/video/xbx8u4" allowfullscreen allow="autoplay"></iframe>


La bataille du TGV-Est avance, toujours à petite vitesse, cependant un certain nombre de litiges ont été tranchés, notamment quant au tracé de la ligne. La sempiternelle querelle lorraine aboutira d’une gare en rase campagne, pour ne pas favoriser Metz ni Nancy. Le franchissement des Vosges pose encore question, vu la saturation du col de Saverne. On s’achemine ensuite vers un tracé via le Kochersberg entre Saverne et Strasbourg. Objectif de faire circuler les premiers trains fin 1996.

Relégué en deuxième page du cahier Sports des Dernières Nouvelles d’Alsace – la faute à la bonne passe du FCM, victorieux du PSG et auteur d’un bon nul à Louis-II –, le Racing accueille l’Olympique avignonnais des baroudeurs Gérard Soler, président à 35 ans, et Patrick Cubaynes. Lancé par un penalty de Djorkaeff, le match tourne à la démonstration à l’entrée de Didier Monczuk. Une nouvelle fois remplaçant, alors qu’il n’avait plus marqué depuis deux mois, le buteur impénitent s’offre un triplé et range ses envies d’ailleurs : il était sur le point de rejoindre le Red Star… La banderole « Subiat à Mulhouse » lui a certainement donné des ailes. 6-2 avec également un doublé du petit Géraldès.

S’il a perdu une unité par rapport à l’ASNL, le Racing semble avoir enfin enclenché la machine, en s’appuyant sur ses individualités comme Rolff, Djorkaeff ou Monczuk. Il n’y a pas encore de TGV, mais on a des wagons. Prochain arrêt en gare de Nancy-Tomblaine le 4 novembre.

Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.

kitl

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par cernay68 · Dernier message par il-vecchio

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • ross3 Athor y trafique ses résultats...
  • franck-67 Oui très serré. Mais finir ex-aequo avec Athor est une belle performance
  • pando67 après, je veux pas dire, mais maxifoot dit que le racing a trouvé son gardien pour la saison prochaine...
  • thecell sur maxifoot.fr
  • thecell Une note, peu flatteuse, de 1 sur 10, pour Emegha !
  • athor C'était serré dans les deux concours !
  • rago37 VICTOIRE aux pronos du Racing ! La remontada de l'alsacien qui vit en Touraine mais a son Racing dans le coeur !!! ❤️
  • rct Maintenant , c'est pas encore fini pour moi. Le + dur commence . Aller RCT.
  • rct Allez ! Bonnes vacances à tous . Une nouvelle saison et autre que celle-ci.
  • samksn67 Brest en ligue des champions Bordeaux qui joue l'maintien en ligue 2... Ca va vite le foot mdr
  • falcon Dembele a les deux pieds, Emegha en a peut-être aucun
  • falcon Il pourra pas faire pire du coup
  • falcon Qu’il essaie le droit la prochaine fois s’il est capable de faire avec les deux
  • athor N'oubliez pas le baromètre [lien]
  • valdestras Aussi efficace que Dembele oui :D
  • trakt Allez c'est pas grave on est maintenus et l'OM se fait coiffer héhé
  • trakt Allez c'esr pa
  • trakt Allez c'esr pa
  • clutch Il est comme Dembele il a les deux pieds mais préfère le gauche pour les penaltys
  • falcon Mais il a déjà tiré des penaltys du gauche avant nous, donc bon on va considérer que c’était normal

Mode fenêtre Archives